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LE CORPS PARLANT

Xe Congrès de l’ AMP,

Rio de Janeiro 2016

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« La Troisième » (1974),

La Cause freudienne

N°79. 2011

Le corps qui parle jouit des objets a

« Le corps est à comprendre au naturel comme dénoué de ce réel qui, pour y

exister au titre de faire sa jouissance, ne lui reste pas moins opaque. Il est l’abîme

moins remarqué de ce que ce soit lalangue qui, cette jouissance, la civilise si

j’ose dire, j’entends par là qu’elle la porte à son effet développé, celui par lequel

le corps jouit d’objets dont le premier, celui que j’écris du

a

, est l’objet même,

comme je le disais, dont il n’y a pas d’idée, d’idée comme telle, j’entends, sauf à

le briser, cet objet, auquel cas ses morceaux sont identifiables corporellement et,

comme éclats du corps, identifiés. »

p. 20

La jouissance du corps est jouissance de la vie

« Si c’est le cas pour ce qu’il en est de la jouissance du corps en tant qu’elle est

jouissance de la vie, la chose la plus étonnante, c’est que cet objet, le

a

, sépare

cette jouissance du corps de la jouissance phallique. (…)Que la jouissance

phallique devienne anomalique à la jouissance du corps s’est déjà aperçu trente-

six fois. »

p. 21

Le corps prend sa portée de l’image

« Le corps, s’introduit dans l’économie de la jouissance. C’est de là que je suis

parti. Le rapport de l’homme, de ce qu’on appelle de ce nom, avec son corps,

s’il y a quelque chose qui souligne bien qu’il est imaginaire, c’est la portée qu’y

prend l’image (…) »

p. 22

L’angoisse surgit de ce soupçon de se réduire à notre corps

« L’angoisse, justement, se situe ailleurs que la peur dans notre corps. C’est le

sentiment qui surgit de ce soupçon qui nous vient de nous réduire à notre corps.

Il très curieux que la débilité du parlêtre ait réussi à aller jusque-là – jusqu’à

s’apercevoir que l’angoisse n’est pas la peur de quoi que ce soit dont le corps

puisse se motiver. C’est une peur de la peur. »

p. 29

« Le phénomène lacanien » (1974),

Les cahiers cliniques de Nice

N°1.

1998

Avec l’image du corps qu’il adore, l’homme fait le monde

« Vous avez un corps, d’où procède votre imaginaire. (…) l’homme aime son

image comme ce qui lui est le plus prochain, c’est-à-dire son corps. Simplement,

son corps, il n’en a strictement aucune idée. Il croit que c’est moi. Chacun croit

que c’est soi. C’est un trou. Et puis au dehors, il y a l’image. Et avec cette image,

il fait le monde. »

p. 18

Le parlêtre désigne l’inconscient car l’être tient au langage

« Je vais tout de même vous dire le mot dont je me sers pour désigner

l’inconscient – je dis le parlêtre. Je me permets ici aussi une petite équivoque

– c’est l’être qui parle, mais c’est aussi celui qui parle cette chose fabuleuse qui,

strictement ne tient qu’au langage, à savoir l’être. Si ce n’était pas le langage qui

introduise l’être, tout l’être, cette idée, d’où viendrait-elle ? »

p. 20

Le corps n’est pas l’origine du langage

« (…) quelle est la source, l’origine, du langage ? Il paraît impossible de

penser purement et simplement que ce soit le corps – que le corps, comme

on dit, invente son expression. Le langage est un parasite auquel il est possible

de coordonner – ces faits que Freud dénomme du refoulé primordial, de

l’Urverdrängt. Ce qu’il y a comme trou au centre du langage vaut bien ce qu’il y

a comme trou au centre de ce corps, dont nous ne savons que ses proliférations

imaginaires. Il doit y avoir un trou aussi au cœur, au centre du réel. »

p. 22

« Joyce le Symptôme » (1975),

Autres écrits

. Paris, Seuil, 2001

L’homme parle avec le corps qu’il a

« LOM, LOM de base, LOM cahun corps et nan-na Kun. (…) Il a (même son

corps) du fait qu’il appartient en même temps à trois… appelons ça, ordres.

(…) il faut maintenir que l’homme ait un corps, soit qu’il parle avec son corps,

autrement dit qu’il parlêtre de nature. »

p. 565

Le Saint, l’icône et la castration de l’escabeau

« A vrai dire il n’y a pas de Saint-en-soi, il n’y a que le désir d’en fignoler ce

qu’on appelle la voie, voie canonique. D’où l’on ptôme à l’occasion dans la

canonisation de l’Eglise, qui en connaît un bout à ce qu’elle s’y reconique, mais

qui se f… le doigt dans l’œil dans tous les autres cas. Car il n’y pas de voie

canonique pour la sainteté, malgré le vouloir des Saints, pas de voie qui les

spécifie, qui fasse des Saints une espèce. Il n’y a que la scabeaustration ; mais la

castration de l’escabeau ne s’accomplit que de l’escapade. Il n’y a de Saint qu’à ne

pas vouloir l’être, qu’à la sainteté y renoncer. »

p. 567

Le symptôme est un événement de corps

« Laissons le symptôme à ce qu’il est : un événement de corps, lié à ce que : l’on

l’a, l’on l’a de l’air, l’on l’aire, de l’on l’a. Ça se chante à l’occasion et Joyce ne

s’en prive pas.

Jacques Lacan