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LE CORPS PARLANT

Xe Congrès de l’ AMP,

Rio de Janeiro 2016

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Le savoir de l’un se révèle de ne pas venir du corps mais du signifiant Un

« Par un choix dont on ne sait ce qui l’a guidé, Aristote à pris le parti de

ne donner d’autre définition de l’individu que le corps - le corps en tant

qu’organisme, ce qui se maintient comme un, et non pas ce qui se reproduit. La

différence entre l’idée platonicienne et la définition aristotélicienne de l’individu

comme fondant l’être, nous sommes encore autour. (…) Le corps, qu’est-ce

donc? Est-ce ou n’est-ce pas le savoir de l’un? Le savoir de l’un se révèle ne pas

venir du corps. Le savoir de l’un pour le peu que nous en puissions dire, vient

du signifiant Un. »

p. 130

Je parle aux murs

(1972). Paris, Seuil, 2011

Pour jouir, il faut un corps

« Où est-ce que ça gîte, la jouissance ? Qu’est-ce qu’il y faut ? Un corps. Pour

jouir, il faut un corps. Même ceux qui font promesse des Béatitudes éternelles ne

peuvent le faire qu’à supposer que le corps s’y véhicule. Glorieux ou pas, il doit y

être. Il faut un corps. Pourquoi ? Parce que la dimension de la jouissance pour le

corps, c’est la dimension de la descente vers la mort. »

p. 28-30

La jouissance sexuelle et son point de mirage : la jouissance absolue

« La sexualité est sans aucun doute au centre de tout ce qui se passe dans

l’inconscient. Mais elle est au centre en ceci qu’elle est un manque. C’est-à-dire

que, à la place de quoi que ce soit qui pourrait s’écrire du rapport sexuel comme

tel, se substituent les impasses qu’engendre la fonction de la jouissance sexuelle,

en tant qu’elle apparaît comme ce point de mirage dont Freud lui-même donne

quelque part la note comme de la jouissance absolue. »

p. 34-35

Du rapport de l’être parlant avec son corps et son articulation au noyau opaque

de la jouissance

« Personne ne semble s’être aperçu que la question est au niveau de la dimension

entière de la jouissance, à savoir du rapport de l’être parlant avec son corps, car

il n’y a pas d’autre définition possible de la jouissance. (…) A quoi cela tient-il

que, chez l’être parlant, ce soit beaucoup plus élaboré, le rapport à la jouissance ?

La psychanalyse a découvert que cela tient à ce que la jouissance sexuelle émerge

plus tôt que la maturité du même nom. »

p. 63-64

« L’étourdit » (1972),

Autres écrits

. Paris, Seuil, 2001

Le langage fait le phallus hors-corps

« Le corps des parlants est sujet à se diviser des organes, assez pour avoir à leur

trouver fonction. Il y faut parfois des âges : pour un prépuce qui prend usage de

la circoncision, voyez l’appendice l’attendre pendant des siècles, de la chirurgie.

C’est ainsi que du discours psychanalytique, un organe se fait le signifiant. (…)

Cet organe, passé au signifiant, creuse la place d’où prend effet pour le parlant,

suivons-le à ce qu’il se pense : être, l’inexistence du rapport sexuel. »

p. 456-457

Le langage,

stabitat

de l’homme

« (…)

qu’il n’y a pas de rapport sexuel

, ceci du fait qu’un animal a stabitat qu’est le

langage, que d’labiter c’est aussi bien ce qui pour son corps fait organe, – organe

qui, pour ainsi lui ex-sister, le détermine de sa fonction, ce dès avant qu’il la

trouve. C’est même de là qu’il est réduit à trouver que son corps n’est pas-sans

autres organes, et que leur fonction à chacun, lui fait problème. »

p. 474

« A l’Ecole Belge de psychanalyse » (1972), Quarto N°5. 1981

Corps sans organe

« (…) les plus récentes sorties de la thématique du corps sans organe, c’est

bien clair que c’est une façon d’éclairer certaine chose enfin, qui s’appelle

la schizophrénie. Cela veut dire que là le langage ne réussit pas à mordre, à

savoir que tout de même le corps n’est pas tellement sans organe, il y en a au

moins un qui est le langage parce que s’il y a quelque chose dans quoi baigne

le schizophrène, c’est devant ce maniement enfin affolé enfin du langage,

simplement il n’arrive pas à le faire mordre sur un corps et en effet à partir de là

on peut considérer que le corps est sans organes mais qu’est-ce que cela veut dire

enfin ? Cela veut dire que si on se pose la question de la fonction d’un organe,

c’est à partir du langage en tant que le langage est le premier à quoi le corps se

trouve absolument subordonné. »

p. 21-22

« …

ou pire

» (1973),

Autres écrits

. Paris, Seuil, 2001

Le savoir affecte le corps

« Je dis, moi, que le savoir affecte le corps de l’être qui ne se fait être que de

parole, ceci de morceler sa jouissance, de le découper par là jusqu’à en produire

les chutes dont je fais le (

a

), à lire objet petit a, ou bien abject, ce qui se dira

quand je serai mort, temps où enfin l’on m’entendra, ou encore l’(a)cause

première de son désir. »

p. 550

Jacques Lacan