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LE CORPS PARLANT

Xe Congrès de l’ AMP,

Rio de Janeiro 2016

201

200

Le signifiant maître : commémore l’irruption et la perte de jouissance

« Dans ce Séminaire, (Séminaire XVII) l’accent est mis à la fois sur le signifiant

comme marque de jouissance – il peut dire que

le signifiant-maître commémore

une irruption de jouissance

– et en même temps il introduit une perte de

jouissance et il produit un supplément de jouissance. Par une analogie qui lui

fait emprunter à la thermodynamique le terme d’entropie, il dit –

L’entropie

fait prendre corps au plus-de-jouir à récupérer

. Et, ailleurs dans le Séminaire –

Le

plus-de-jouir prend corps d’une perte

. Dès lors, l’accès à la jouissance ne se fait

pas essentiellement par la voie de la transgression, mais par la voie de l’entropie,

de la déperdition produite par le signifiant. C’est ainsi que Lacan peut dire

du savoir qu’il est moyen de jouissance. On ne peut pas mieux renoncer à

l’autonomie de l’ordre symbolique. Il est moyen de jouissance en un double

sens, en tant qu’il a effet de manque et qu’il produit le supplément, le plus-de-

jouir. »

« Pour en rendre compte, il faut en effet introduire une division de plus en

plus apparente entre le corps et sa jouissance, puisque c’est finalement dans

les produits de l’industrie et de la culture que le corps trouve à alimenter sa

jouissance et son manque-à- jouir, ou encore impliquer comme le fait Lacan

dans

L’envers de la psychanalyse

, une section entre la libido et la nature. Il faut

compléter en disant que c’est précisément cette section de la libido et de la

nature qui introduit une connexion entre la libido et la culture. »

p. 18-24

Le non-rapport

Il y a jouissance en tant que propriété d’un corps vivant

« Son point d’arrivée, c’est –

La psychanalyse ne fonctionne pas,

et de se demander

pourquoi elle ne fonctionne pas. C’est tout à fait autre chose de partir de

l’évidence de

E y a jouissance

. Il y a jouissance en tant que propriété d’un corps

vivant, c’est-à-dire d’une définition qui rapporte la jouissance uniquement au

corps vivant. Il n’y a de psychanalyse que d’un corps vivant, et sans doute – et

qui parle. Et le

et qui parle

est encore, pour Lacan, dans ce Séminaire, ce qui

mérite d’être qualifié de mystère –il achève ainsi une de ses leçons de cette

année. »

« Autrement dit, le supposé, c’est le par le corps. Vous trouvez cela page 26

– N’est-ce pas là ce que suppose proprement l’expérience psychanalytique,

la substance du corps, à condition qu’elle se définisse seulement de ce qui se

jouit. »

« Il faut même entendre le titre de

Encore

homophoniquement, comme à

un moment Lacan y invite –

En-corps

. C’est le corps qui est là en question

beaucoup plus que la répétition dont il a parlé dans son

Envers de la psychanalyse

dans les noces de la jouissance et du savoir. »

« C’est, premièrement, l’exigence de situer le lieu de la jouissance sans aucun

idéalisme, et à ce moment-là le lieu de la jouissance, comme les cyniques

l’ont aperçu, c’est le corps propre. La démonstration de Lacan, c’est que toute

jouissance effective, toute jouissance matérielle est jouissance Une, c’est-à-dire

jouissance du corps propre. C’est toujours le corps propre qui jouit, par quelque

moyen que ce soit. »

« Une dialectique est évidemment possible entre la jouissance du corps propre

et la jouissance phallique, c’est-à-dire spécialisée, mais si Lacan met l’accent sur

la jouissance phallique, c’est en tant qu’une autre figure de la jouissance Une, de

l’Unejouissance. Il définit cette jouissance phallique comme jouissance de l’idiot,

du solitaire, une jouissance qui s’établit dans le non-rapport à l’Autre. »

« Il y a un corps qui parle. Il y a un corps qui jouit par différents moyens. Le lieu

de la jouissance est toujours le même, le corps. Il peut jouir en se branlant ou

simplement en parlant. Du fait qu’il parle, ce corps n’est pas pour autant lié à

l’Autre. Il n’est qu’attaché à sa jouissance propre, à sa jouissance Une. »

« C’est sur ce fond que se justifie la proposition

II n’y a pas de rapport sexuel

,

qu’elle devient en quelque sorte inévitable.

Il n’y a pas de rapport sexuel

veut dire

que la jouissance relève comme telle du régime de l’Un, qu’elle est jouissance

Une, tandis que la jouissance sexuelle, la jouissance du corps de l’Autre sexe, a

ce privilège d’être spécifiée par une impasse, c’est-à-dire par une disjonction et

par un non-rapport. C’est ce qui permet à Lacan de dire que la jouissance ne

convient pas au rapport sexuel. La jouissance comme telle est Une, elle relève de

l’Un, et elle n’établit pas d’elle-même de rapport à l’Autre.

Il n’y a pas de rapport

sexuel

veut dire que la jouissance est en son fond idiote et solitaire. »

p. 24-29

« Biologie lacanienne et événement de corps », l’orientation

lacanienne III, 1 « L’expérience du réel dans la cure analytique »

(leçons des 12, 19, 26 mai et 2, 9, 16 juin 1999), La Cause freudienne

N°44, 2000

C’est spécialement dans l’hystérie que le défaut d’identification corporelle a

été mis en évidence

« On peut dire encore plus simplement que le sujet, à partir du moment où

il est sujet du signifiant, ne peut s’identifier à son corps, et c’est précisément

de là que procède son affection pour l’image de son corps. L’énorme

Jacques-Alain Miller