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LE CORPS PARLANT

Xe Congrès de l’ AMP,

Rio de Janeiro 2016

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théorie des ensembles telle que l’a fondé Cantor (…) comme pouvant ne rien

contenir, être un sac vide. »

p. 17-18

(voir également le commentaire de JAM p. 213 et

sq. « D’un corps à la Cantor »)

Par rapport aux pôles que constituent le corps et le langage, le réel est là ce

qui fait accord

« Loin du corps, il y a possibilité de ce que j’appelais la dernière fois résonance,

ou consonance. C’est au niveau du réel que peut se trouver cette consonance.

Par rapport à ces pôles que constituent le corps et le langage, le réel est là ce qui

fait accord. »

p. 40

Nous n’avons idée de consistance que ce fait sac ou torchon

« La consistance là, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire ce qui tient

ensemble, et c’est bien pourquoi elle est ici symbolisée par la surface. En effet,

pauvres de nous, nous n’avons idée de consistance que de ce qui fait sac ou

torchon. C’est la première idée que nous en avons. Même le corps, nous le

sentons comme peau, retenant dans son sac un tas d’organes. »

p. 65

L’homme croit qu’il a un corps car c’est sa seule consistance

« Le parlêtre adore son corps parce qu’il croit qu’il l’a. En réalité, il ne l’a pas,

mais son corps est sa seule consistance — consistance mentale, bien entendu car

son corps fout le camp à tout instant. (…) Certes, le corps ne s’évapore pas, et,

en ce sens, il est consistant, le fait est constaté même chez les animaux. Et c’est

bien ce qui est antipathique à la mentalité, parce qu’elle y croit, d’avoir un corps

à adorer. C’est la racine de l’imaginaire. Je le panse, c’est-à-dire je le fais panse,

donc je l’essuie. »

p. 66

« Le sens (…) (est) la copulation du langage, puisque c’est de cela que je

supporte l’inconscient, avec le corps. »

p. 122

« L’homme a un corps, il le possède comme un meuble « Son corps on l’a, on ne

l’est à aucun degré. »

p. 150

Son corps, l’homme le possède comme un meuble

« Il faut bien que vous réalisiez que ce que je vous ai dit des rapports de l’homme

à son corps, et qui tient tout entier dans le fait que l’homme dit que le corps,

son corps, il l’a. Déjà à dire

son

, c’est dire qu’il le possède, comme un meuble,

bien entendu. Ça n’a rien à faire avec quoi que ce soit qui permette de définir

strictement le sujet, lequel ne se définit d’une façon correcte que de qu’il est

représenté par un signifiant auprès d’un autre signifiant. »

p. 154

Télévision

. Paris, Seuil, 1974

L’homme pense de ce que la structure du langage découpe son corps

« En fait le sujet de l’inconscient ne touche à l’âme que par le corps, d’y

introduire la pensée : cette fois de contredire Aristote. L’homme ne pense pas

avec son âme, comme l’imagine le Philosophe.

Il pense de ce qu’une structure, celle du langage – le mot le comporte – de

ce qu’une structure découpe son corps, et qui n’a rien à faire avec l’anatomie.

Témoin l’hystérique. »

p. 16

L’affect dérange les fonctions du corps

« L’histoire de l’affect que je négligerais, c’est le même tabac.

Qu’on me réponde seulement sur ce point : un affect, ça regarde-t-il le corps ?

Une décharge d’adrénaline, est-ce que du corps ou pas ? Que ça en dérange les

fonctions, c’est vrai. Mais en quoi ça vient-il de l’âme. C’est de la pensée que ça

décharge. »

p. 37

Le corps n’est affecté que par la structure

« Reconsidérer l’affect à partir de mes dires, reconduit en tous cas à ce qui s’en

est dit de sûr.

La simple résection des passions de l’âme, comme saint Thomas nomme plus

justement les affects, la résection depuis Platon de ces passions selon le corps :

tête, cœur, voire comme il dit (épithumia) ou surcoeur, ne témoigne-t-elle pas

déjà de ce qu’il faille pour leur abord en passer par ce corps, que je dis n’être

affecté que par la structure ? »

p. 39

L’affect vient à un corps dont le propre est d’habiter le langage

« Ainsi l’affect vient-il à un corps dont le propre serait d’habiter le langage, - je

me geaite ici de plumes qui se vendent mieux que les miennes -, l’affect, dis-je,

de ne pas trouver de logement, pas de son goût tout au moins. On appelle ça la

morosité, la mauvaise humeur aussi bien. Est-ce un péché, ça, un grain de folie,

ou une vraie touche du réel ? »

p. 41

« Le sujet de l’inconscient, lui, embraye sur le corps. »

p. 60

Il n’y a pas de limite aux concessions qu’une femme fait pour « un » homme,

de son corps, de son âme, de ses biens

« Toutes les femmes sont folles, qu’on dit. C’est même pourquoi elles ne sont

pas toutes, c’est-à-dire pas folles-du-tout, arrangeantes plutôt : au point qu’il n’y

a pas de limites aux concessions que chacune fait pour

un

homme : de son corps,

de son âme, de ses biens. »

p. 63-64

Jacques Lacan