

LE CORPS PARLANT
Xe Congrès de l’ AMP,
Rio de Janeiro 2016
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qui le tourmente. Voyez Petit Hans, quand il se trouve que se rend sensible
l’association à un corps, nommément mâle dans l’occasion, défini comme mâle,
l’association à un corps d’une jouissance phallique. Si Petit Hans se rue dans la
phobie, c’est évidemment pour donner corps à l’embarras qu’il a de ce phallus. »
Corps et imaginaire
Leçon du 21 janvier 1975
« L’ordre du sens se configure si l’on
peut dire naturellement de ce que cette forme du cercle désigne. La consistance
supposée au symbolique se fait accord de cette image en quelque sorte primaire
dont en somme il a fallu attendre la psychanalyse pour qu’on s’aperçoive qu’elle
est liée à l’ordre de ce corps à quoi est suspendu l’imaginaire. »
Il n’y a rien dans l’inconscient qui au corps fasse accord
Leçon du 21 janvier 1975
« L’Un de sens, c’est l’être spécifié
de l’inconscient en tant qu’il ex-siste du moins au corps. Il n’y a rien dans
l’inconscient s’il est fait tel que je vous l’énonce qui au corps fasse accord.
L’inconscient est discordant. »
La jouissance du corps de l’Autre fait trou
Leçon du 21 janvier 1975
« Il est clair que s’il n’y a pas de
jouissance de l’Autre comme telle, c’est qu’il n’y a pas de garant rencontrable
dans la jouissance du corps de l’Autre qui fasse que jouir de l’Autre comme tel,
ça existe. Ici est l’exemple le plus manifeste du trou. »
La consistance, c’est ce qui se fabrique et s’invente
Leçon du 11 février 1975
« La consistance pour le parlêtre, c’est ce
qui se fabrique et qui s’invente. »
Le corps: ce qui consiste avant de se dissoudre
Leçon du 18 février 1975
« Un corps, un corps tel que celui dont
vous vous supportez, c’est très précisément ce quelque chose qui pour vous n’a
d’aspect que d’être ce qui résiste, ce qui consiste avant de se dissoudre. »
Le parlêtre, animal-corps ou diable-au-corps
Leçon du 11 mars 1975
« Le réel, c’est ce qui ex-siste au sens, en tant
que je le définis par l’effet de lalangue sur l’idée, soit sur l’imaginaire supposé par
Platon, à l’animal parlêtre, entre autres animaux-corps ou diable-au-corps. »
Le corps fait semblant
Leçon du 11 mars 1975
« Le réel, c’est le sens en blanc, autrement dit
le sens blanc par quoi le corps fait semblant. »
La cogitation est engluée dans l’imaginaire du corps
Leçon du 8 avril 1975
« La cogitation reste engluée d’un imaginaire
qui est imaginaire du corps. Ce qui se cogite est en quelque sorte retenu par
l’imaginaire comme enraciné dans le corps. »
Le signifiant fait trou
Leçon du 15 avril 1975
« L’inconscient, c’est le réel en tant que
chez le parlêtre, il est affligé de la seule chose qui fasse trou, qui du trou nous
assure en l’incarnant dans le signifiant dont en fin de compte il n’y a pas d’autre
définition que c’est ça, le trou. Le signifiant fait trou. »
Le nœud, non pas modèle et réalité du corps mais support et réel du corps
Leçon du 15 avril 1975
« Il n’y a pas d’affinité du corps avec le
nœud, même si dans le corps, ça joue pour les analystes une sacrée fonction. Le
nœud n’est pas le modèle, il est le support. Il n’est pas la réalité, il est le réel. »
Il n’y a que l’inconscient à donner corps à l’instinct
Leçon du 15 avril 1975
« Le symbolique tourne en rond et il ne
consiste que dans le trou qu’il fait. Alors tout ce qu’on a dit de l’instinct, ça
ne veut dire que ceci, c’est qu’il a fallu qu’on aille à du réel, à du réel supposé,
pour avoir un pressentiment de l’inconscient. Et au sens où corps veut dire
consistance, l’inconscient dans une pratique donne corps à cet instinct. Si nous
voulons que corps veuille dire consistance, il n’y a que l’inconscient à donner
corps à l’instinct. »
Le Séminaire
, Livre XXIII,
Le sinthome
(1975 - 1976). Paris, Seuil,
2005
Le corps comme sac vide
« (…) les pulsions c’est l’écho dans le corps du fait qu’il y a un dire. Ce dire,
pour qu’il résonne, pour qu’il consonne, (…) il faut que le corps y soit sensible.
Qu’il l’est, c’est un fait. C’est parce que le corps a quelques orifices dont le
plus important est l’oreille, parce qu’il peut pas se boucher, se clore, se fermer.
C’est par ce biais que répond dans le corps ce que j’ai appelé la voix. (…)
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geometrico
, à cause de la forme, chère à Platon, l’individu se présente comme il
est foutu, comme un corps. Et ce corps a une puissance de captivation qui est
telle que, jusqu’à un certain point, c’est les aveugles qu’il faudrait envier. (…)
L’étonnant est que la forme ne livre que le sac, ou si vous voulez la bulle, car
elle est quelque chose qui se gonfle. (…) Le sac, en tant qu’il s’imagine dans la
Jacques Lacan