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LE CORPS PARLANT

Xe Congrès de l’ AMP,

Rio de Janeiro 2016

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I /c.2 L’incidence de la langue sur le corps (1973 –

1977)

Le Séminaire

, Livre XXI,

Les non-dupes-errent

(1973 - 1974). Inédit

Freud, dupe du réel

Leçon du 12 mars 1974

« Il [Freud] était dupe du réel même s’il n’y

croyait pas. Et c’est bien ça ce dont il s’agit. La bonne dupe, celle qui n’erre pas,

il faut qu’il y ait quelque part un réel dont elle soit dupe. »

Le corps et le vrai

Leçon du 12 mars 1974

« Le vrai n’a aucune autre façon de pouvoir

être défini que ce qui en somme fait que le corps va à la jouissance et qu’en ceci,

ce par quoi il y est forcé, n’est pas autre chose que le principe par quoi le sexe est

très spécifiquement lié à la mort du corps. Il n’y a que chez les êtres sexués que le

corps meurt. »

Le corps et le beau

Leçon du 12 mars 1974

« Cette histoire du Christ qui ne parle que

de la jouissance : ces lys des champs qui ne tissent ni ne filent – qui traverse, lui,

la mort, tout ça en fin de compte n’a de fin que de produire des corps glorieux

dont on se demande ce qu’ils vont faire pendant l’éternité(…). C’est tout de

même curieux que ce soit par cette voie, cette voie non pas du vrai mais du beau,

que ce soit par cette voie que se soit pour la première fois manifesté le dogme de

la Trinité divine, il faut dire que c’est un mystère ! »

Aller un peu plus loin que le tournage en rond de la jouissance, du corps et

de la mort

Leçon du 12 mars 1974

« En quoi le symbolique, l’imaginaire et le

réel, est-ce quelque chose qui aurait la prétention d’aller un peu plus loin que ce

tournage en rond de la jouissance, du corps et de la mort ? »

Ce qui définit le corps, ce n’est pas la vie mais la jouissance

Leçon du 12 mars 1974

« S’il y a quelque chose dont puisse se

définir le corps, ce n’est pas la vie puisque la vie nous ne la voyons que dans des

corps qui sont des choses de l’ordre des bactéries (…). On ne voit pas bien le

rapport entre ça et notre corps. Mais que la définition même d’un corps, c’est

que ce soit une substance jouissante, comment est-ce que ça n’a été encore

jamais énoncé par personne ? »

Le corps jouit de lui-même

Leçon du 12 mars 1974

« Un corps jouit de lui-même, il en jouit

bien ou mal mais il est clair que cette jouissance l’introduit dans une dialectique

où il faut incontestablement d’autres termes pour que ça tienne debout, à savoir

rien de moins que ce nœud que je vous sers en tartine. »

Les corps ne se nouent pas

Leçon du 12 mars 1974

« Dans l’amour, ce à quoi les corps tendent,

c’est à se nouer. Ils n’y arrivent pas naturellement parce que ce qu’il y a d’inouï,

c’est qu’à un corps, ça ne lui arrive jamais de se nouer. Il n’y a même pas de trace

de nœud dans le corps ! »

L’imaginaire: prévalence donnée à un besoin du corps, celui de dormir

Leçon du 19 mars 1974

« Il faudrait arriver à ce que je fasse entrer

pour vous dans vos cogitations ceci, que l’imaginaire est la prévalence donnée à

un besoin du corps, qui est de dormir. »

Le corps et le bien

Leçon du 19 mars 1974

« L’essence de ce qui s’agit dans le bien, c’est

que le corps force sa jouissance, à savoir la réprime et ceci au nom de la mort, de

la mort de soi ou de la mort de quelqu’un d’autre. »

Leçon du 19 mars 1974

« Est-ce que cela ne réduit pas le bien à sa

juste portée ? Ces termes dont se font les trois du réel en tant que le réel lui-

même est trois, à savoir la jouissance, le corps, la mort en tant qu’ils sont noués

seulement par cette impasse invérifiable du sexe, c’est bien là que ce véhicule ce

discours nouveau (…), le discours analytique. »

Limite de la religion

Leçon du 9 avril 1974

« Je rentre d’Italie, vous comprenez, alors je

suis dans un bain de corps qui ruissellent sur tous les murs (…). Enfin ça donne

quand même sa limite au machin, ça montre quand même qu’on est dans la

vérité et qu’on y reste, qu’on n’en sort pas. Ce qu’il faut, c’est d’en sortir de la

vérité, alors là je ne vois pas d’autre moyen que d’inventer et pour inventer de

la bonne façon, de la façon analytique, c’est d’en remettre, d’abonder dans son

sens. »

La jouissance du corps est d’un autre ordre que la jouissance phallique

Leçon du 21 mai 1974

« Il y a ceci qu’assurément l’animal se

distingue de subsister non seulement en un corps, mais que ce corps comme tel

n’identifie, n’a d’identité non pas (…) de la pensée (…) mais de ce qu’il jouisse

Jacques Lacan