Background Image
Table of Contents Table of Contents
Previous Page  174-175 / 536 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 174-175 / 536 Next Page
Page Background

LE CORPS PARLANT

Xe Congrès de l’ AMP,

Rio de Janeiro 2016

175

174

dimension du sexuel qu’à porter l’interdit sur le corps dont sort le corps propre,

à savoir le corps de la mère. »

p. 108

Le Séminaire

, Livre XIX,

…ou pire

(1971 – 1972). Paris, Seuil, 2011

Jouir, c’est jouir d’un corps

« C’est le mérite qu’on peut donner au texte de Sade que d’avoir appelé les

choses par leur nom. Jouir, c’est jouir d’un corps. Jouir, c’est l’embrasser, c’est

l’étreindre, c’est le mettre en morceaux. En droit, avoir la jouissance de quelque

chose, c’est justement ça, c’est pouvoir traiter quelque chose comme un corps,

c’est-à-dire le démolir (…). C’est le mode de jouissance le plus régulier, et c’est

pourquoi ces énoncés ont toujours une résonance sadienne. »

p. 32

Le point d’émergence de l’être parlant, c’est le rapport dérangé à son propre

corps qui s’appelle jouissance

« Le point vif, le point d’émergence de (…) l’être parlant (…) c’est ce rapport

dérangé à son propre corps qui s’appelle jouissance. Le discours analytique

nous démontre que cela a pour centre (…) un rapport privilégié à la jouissance

sexuelle. Si la valeur du partenaire autre, celle que j’ai désignée respectivement

par

l’homme

et par

la femme

, est inapprochable au langage, c’est très précisément

en ceci que le langage fonctionne d’origine en suppléance de la jouissance

sexuelle. Il ordonne par là l’intrusion de la jouissance dans la répétition

corporelle. »

p. 43-44

Du fait d’un signifiant qui a marqué un point du corps

« C’est seulement au fait de parler que puisse s’apercevoir que ce qui parle, quoi

que ce soit, est ce qui jouit de soi comme corps, ce qui jouit d’un corps qu’il

vit comme ce que j’ai déjà énoncé du

tu-able

, c’est-à-dire comme tutoyable,

d’un corps qu’il

tutoie

et d’un corps à qui il dit tue-toie dans la même ligne. La

psychanalyse, qu’est-ce ? C’est le repérage de ce qui se comprend d’obscurci, de

ce qui s’obscurcit en compréhension, du fait d’un signifiant qui a marqué un

point du corps. »

p. 150

Le désir de dormir : suspension du rapport du corps à la jouissance

« En quoi ça consiste, de dormir ? Ça consiste en ceci, qu’il s’agit de suspendre

ce qui est là dans ma tétrade, le semblant, la vérité, la jouissance, et le plus-de-

jouir. (…) ce qu’il s’agit de suspendre, c’est cet ambigu qu’il y a dans le rapport

au corps avec lui-même, c’est le jouir. S’il y a possibilité que ce corps accède

au jouir de soi, c’est bien évidemment partout, c’est quand il se cogne, qu’il se

fait mal. C’est ça, la jouissance. (…) En tout cas, quand il dort c’est fini. (…)

Dormir, c’est ne pas être dérangé. (…) Seulement voilà, ce que Freud dit, c’est

que le signifiant, lui, continue à cavaler pendant ce temps-là. »

p. 216

L’objet a : pollution dont l’homme prend sa substance

« C’est à la place du semblant que le discours analytique se caractérise de situer

l’objet a. (…) La pollution la plus caractéristique dans ce monde, c’est très

exactement l’objet a dont l’homme prend sa substance (…). Devoir, de cette

pollution qui est l’effet le plus certain de l’homme sur la surface de la Terre, en

faire représentation en son corps, en son existence d’analyste, qu’on y regarde à

plus d’une fois. »

p. 218

Le propre de la jouissance : quand il y a deux corps, on ne peut pas dire

lequel jouit

« C’est tout de même du discours que Freud a fait surgir ceci, que ce qui se

produisait au niveau du support avait affaire avec ce qui s’articulait du discours.

Le support, c’est le corps. Encore faut-il faire attention quand on dit que c’est

le corps. Ce n’est pas forcément

un

corps. A partir du moment où on part de la

jouissance, ça veut dire que le corps n’est pas tout seul, qu’il y en a un autre. (…)

C’est la jouissance de corps à corps. Le propre de la jouissance, c’est que, quand

il y a deux corps (…) on ne peut pas dire lequel jouit. »

p. 225

Le corps comme

ground

« Il y a ce que je viens d’énoncer, la jouissance, la vérité, le semblant, et le plus-

de-jouir. C’est là-dessus que ça tourne. Et il y a ce support, ce qui arrive au

niveau du corps – d’où surgit tout sens – mais inconstitué, comme faisant là le

fond, le

ground

(…). Le

ground

donc est là. Il s’agit en effet du corps, avec ses

sens radicaux sur lesquels il n’y a aucune prise. »

p. 227

Entretien préliminaire et confrontation des corps

« Au niveau du discours du maître, on peut parfaitement dire ce qu’il y a entre,

d’une part, les fonctions du champ du discours, telles qu’elles s’articulent de ce

S1, S2, le S barré et le petit a, et, d’autre part, ce corps qui vous représente ici,

et à qui, en tant qu’analyste, je m’adresse. Quand quelqu’un vient me voir dans

mon cabinet pour la première fois, et que je scande notre entrée dans l’affaire de

quelques entretiens préliminaires, ce qui est important, c’est la confrontation de

corps. »

p. 228

Jacques Lacan