

LE CORPS PARLANT
Xe Congrès de l’ AMP,
Rio de Janeiro 2016
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orifices sont liés à l’ouverture-fermeture de la béance de l’inconscient. Les zones
érogènes sont liées à l’inconscient, parce que c’est là que s’y noue la présence du
vivant. »
p. 181-182
L’Autre, champ du vivant où le sujet a à apparaître
« L’Autre est le lieu où se situe la chaîne du signifiant qui commande tout ce
qui va pouvoir se présentifier du sujet, c’est le champ de ce vivant où le sujet a à
apparaître. Et j’ai dit - c’est du côté de ce vivant, appelé à la subjectivité, que se
manifeste essentiellement la pulsion. »
p. 185
Ce que le vivant perd à se reproduire par la voie sexuée
« Deux manques ici se recouvrent. L’un ressortit au défaut central autour de quoi
tourne la dialectique de l’avènement du sujet à son propre être dans la relation
à l’Autre (…). Ce manque vient à reprendre l’autre manque qui est le manque
réel, antérieur, à situer à l’avènement du vivant, c’est-à-dire à la reproduction
sexuée. Le manque réel, c’est ce que le vivant perd, de sa part de vivant, à se
reproduire par la voie sexuée. Ce manque est réel parce qu’il se rapporte à
quelque chose de réel, qui est ceci que le vivant, d’être sujet au sexe, est tombé
sous le coup de la mort individuelle. »
p. 186
Le sujet, un vivant sexué
« L’expérience analytique substitue la recherche par le sujet, non du complément
sexuel, mais de la part à jamais perdue de lui-même, qui est constituée du fait
qu’il n’est qu’un vivant sexué, et qu’il n’est plus immortel. (…) la pulsion, la
pulsion partielle, est foncièrement pulsion de mort, et représente en elle-même
la part de la mort dans le vivant sexué. »
p. 187
« La logique du fantasme » (1967),
Autres écrits
. Paris, Seuil, 2001
Le sujet s’imagine maître de son être
« La psychanalyse postule que l’inconscient où le « je ne suis pas » du sujet a sa
substance, est invocable du « je ne pense pas » en tant qu’il s’imagine maître de
son être, c’est-à-dire ne pas être langage. »
p. 324
Le corps, lieu de l’Autre
« Avec cette référence à la jouissance s’ouvre l’ontique seule avouable pour
nous. Mais ce n’est pas rien qu’elle ne s’aborde même en pratique que par les
ravinements qui s’y tracent du lieu de l’Autre. Où nous avons pour la première
fois appuyé que ce lieu de l’Autre n’est pas à prendre ailleurs que dans le corps,
qu’il n’est pas intersubjectivité, mais cicatrices sur le corps tégumentaires,
pédoncules à se brancher sur ses orifices pour y faire office de prises, artifices
ancestraux et techniques qui le rongent. »
p. 327
I /b.2 Le corps de la jouissance discursive (1968 -
1970)
Le Séminaire
, Livre XVI,
D’un Autre à l’autre
(1968-69). Paris, Seuil,
2006
L’image spéculaire du corps est le support de la métaphore
« C’est une occasion pour rappeler que le recours à l’image pour expliquer la
métaphore est toujours faux. Toute domination de la métaphore par l’image doit
être suspecte, car le support en est toujours l’image spéculaire du corps. Cette
image est en défaut, défaut très simple à illustrer, encore que ce ne soit qu’une
illustration, en disant tout simplement que l’image anthropomorphe, masque la
fonction des orifices. »
p. 94
La jouissance est essentiellement rapport au corps
« Depuis que je l’ai introduite dans notre maniement, j’ai essayé d’indiquer que
la fonction de la jouissance est essentiellement rapport au corps, mais ce rapport
n’est pas n’importe lequel. Il se fonde sur une exclusion qui est en même temps
une inclusion. D’où notre effort vers une topologie qui corrige les énoncés
jusqu’ici reçus dans la psychanalyse. »
p. 114
L’effet de la blessure entre le corps et sa jouissance
« Ce dont il s’agit, la blessure, se tient ailleurs, dans un effet qu’au départ, pour le
rappeler, j’ai distingué de l’Imaginaire comme Symbolique; il est dans la béance
qui se produit ou qui s’aggrave, car nous ne pouvons sonder ce qui de cette
béance était déjà là dans l’organisme, de la béance entre le corps et sa jouissance,
pour autant que donc, ai-je dit, ce qui la détermine ou qui l’aggrave, et seule
nous importe cette aggravation, c’est l’incidence du signifiant, l’incidence même
de la marque, l’incidence de ce que j’ai appelé tout à l’heure le trait unaire, qui
lui donne donc sa consistance. »
p. 127
La jouissance, c’est le réel
« La jouissance, c’est ce qui ne s’aperçoit qu’à en voir la constance dans les
énoncés de Freud. Mais c’est aussi ce qui s’aperçoit à l’expérience, j’entends
psychanalytique. La jouissance est ici un absolu, c’est le réel, et tel que je l’ai
défini comme ce qui revient toujours à la même place. »
p. 212
Jacques Lacan