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LE CORPS PARLANT

Xe Congrès de l’ AMP,

Rio de Janeiro 2016

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Le Séminaire

, livre IV,

La relation d’objet

(1956 - 1957). Paris, Seuil,

1994

Le corps et sa place de morceaux dans le réel

« Tout ce qui est du réel est toujours et obligatoirement a sa place, même quand

on le dérange. Le réel a pour propriété́ de porter sa place a la semelle de ses

souliers. Vous pouvez bouleverser tant que vous voudrez le réel, il n’en reste pas

moins que nos corps seront encore a leur place après l’explosion d’une bombe

atomique, a leur place de morceaux. L’absence de quelque chose dans le réel est

purement symbolique. »

p. 38

L’image du corps n’est pas un objet et ne serait devenir un objet

« (…) l’image du corps n’est pas un objet. (…) non seulement l’image du corps

n’est pas un objet, mais encore (…) elle ne saurait même devenir un objet. Cette

très simple remarque, qui n’a été faite par personne si ce n’est de façon indirecte,

vous permettra de situer exactement le statut de l’image du corps a l’encontre

d’autres formations imaginaires. »

p. 41

L’image du corps et son résidu

« A quelque exercice, acrobatie, contorsion, genèse fantasmatique, qu’on se soit

livre, il reste tout de même assez mystérieux qu’a certaines époques de leur vie,

des enfants, mâles ou femelles, se croient obligés d’avoir peur des lions, le lion

n’étant pas un objet rencontre d’une façon excessivement commune dans leur

expérience. Il est difficile d’en faire surgir la forme d’une donnée primitive qui

serait par exemple inscrite dans l’image du corps. On peut s’y exercer, comme on

peut tout faire, il reste néanmoins un résidu.»

p. 42

Il y a dans le signifié des éléments qui sont donnés dans l’expérience comme

des accidents du corps

« Inversement, de même que la mort est la reflétée au fond du signifie, de

même le signifiant emprunte toute une série d’éléments qui sont liés a un terme

profondément engage dans le signifie, a savoir le corps. De même qu’il y a déjà

dans la nature certains réservoirs, de même il y a dans le signifie un certain

nombre d’éléments, qui sont donnés dans l’expérience comme des accidents du

corps, mais qui sont repris dans le signifiant, et lui donnent, si l’on peut dire, ses

armes premières. Il s’agit de ces choses insaisissables et pourtant irréductibles,

parmi lesquelles le terme phallique, la pure et simple érection. »

p. 51

Embrouille et image du corps

« Dans la psychogenèse courante que l’on nous fait actuellement dans l’analyse,

tout se passe a la façon d’un rêve idéaliste – chaque sujet est comme une

araignée qui doit tirer d’elle-même tout le fil de sa toile, il est la a s’envelopper

de soie dans son cocon, et toute sa conception du monde, il doit la sortir de

lui-même et de ses images. (…) Mais c’est parce que, de l’expérience, on ne veut

retenir que les aspects qui vont dans ce sens, tandis que chaque fois que l’on

s’embrouille, on croit n’avoir affaire qu’a une difficulté de langage, alors que c’est

une manifestation de l’erreur ou l’on est. La somatognosie, l’image du corps

comme signifiant, le montre bien. »

p. 55

La position ambiguë de l’objet

« Je ne fais ainsi rien d’autre que de mettre en valeur ceci, qui est caractéristique

de la frustration originaire – tout objet introduit par une frustration réalisée, ne

saurait être qu’un objet que le sujet prend dans cette position ambiguë qui est

celle de l’appartenance a son propre corps. »

p. 124

L’autonomie de la production imaginaire dans sa relation à l’image du corps

« C’est pourquoi Winnicott s’arrête sur ces objets qu’il appelle transitionnels.

Sans eux, nous n’aurions aucun témoignage de la façon dont l’enfant pourrait

constituer un monde au départ de ses frustrations. (…) L’objet pour autant

qu’il est engendre par la frustration, nous conduit a admettre l’autonomie de

la production imaginaire dans sa relation a l’image du corps. C’est un objet

ambigu, qui est entre les deux, a propos duquel on ne peut parler ni de réalité,

ni d’irréalité. »

p. 126-127

La libido conservatrice du corps propre est libido au sens propre, libido

sexuelle

« C’est ainsi que l’oralité devient ce qu’elle est. Etant un mode instinctuel de la

faim, elle est porteuse d’une libido conservatrice du corps propre, mais elle n’est

pas que cela. Freud s’interroge sur l’identité de cette libido – est-ce la libido de la

conservation ou la libido sexuelle ? (…) Elle est libido au sens propre, et libido

sexuelle. »

p. 184

Le Séminaire

, livre V,

Les formations de l’inconscient

(1957 - 1958).

Paris, Seuil, 1998

L’image du corps se conquiert comme quelque chose qui à la fois existe et

n’existe pas

« C’est toute la valeur de l’activité jubilatoire de l’enfant devant son miroir.

L’image du corps se conquiert comme quelque chose qui à la fois existe et

n’existe pas, et par rapport à quoi il repère ses propres mouvements comme aussi

bien l’image de ceux qui l’accompagnent devant ce miroir. »

p. 225

Jacques Lacan