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LE CORPS PARLANT

Xe Congrès de l’ AMP,

Rio de Janeiro 2016

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Parole de vérité qui s’énonce par le corps

« Nous sommes donc amenés par la découverte freudienne à écouter dans le

discours cette parole qui se manifeste à travers, ou même malgré, le sujet. Cette

parole, il nous le dit non seulement par le verbe, mais par toutes ses autres

manifestations. Par son corps même, le sujet émet une parole, qui est, comme

telle, parole de vérité, une parole qu’il ne sait pas même qu’il émet comme

signifiante. C’est qu’il en dit toujours plus qu’il ne veut en dire, toujours plus

qu’il ne sait en dire. »

p. 292

Le Séminaire

, livre II,

Le moi dans la théorie de Freud et dans la

technique de la psychanalyse

(1954 - 1955). Paris, Seuil, 1978

Corps morcelé et son unité dans l’autre

« Le corps morcelé trouve son unité dans l’image de l’autre, qui est sa propre

image anticipée – situation duelle où s’ébauche une relation polaire, main non-

symétrique. »

p. 72

L’homme a un corps

« C’est très drôle (…) – l’homme a un corps. (…) Ça fait plus sens pour nous

que pour n’importe qui, parce que, avec Hegel et sans le savoir, pour autant

que tout le monde est hégélien sans le savoir, nous avons poussé extrêmement

loin l’identification de l’homme avec son savoir, qui est un savoir accumulé. Il

est tout à fait étrange d’être localisé dans un corps, et on ne saurait minimiser

cette étrangeté, malgré qu’on passe son temps à faire des battements d’ailes en

se vantant d’avoir réinventé l’unité humaine, que cet idiot de Descartes avait

découpée. »

p. 93

L’image de son corps, principe de toute unité que l’homme perçoit dans les

objets

« Qu’ai-je essayé de faire comprendre avec le stade du miroir ? Que ce qu’il y

a en l’homme de dénoué, de morcelé, d’anarchique, établit son rapport à ses

perceptions sur le plan d’une tension tout à fait originale. C’est l’image de son

corps qui est le principe de toute unité qu’il perçoit dans les objets. (…) C’est

toujours autour de l’ombre errante de son propre moi que se structureront tous

les objets de son monde. »

p. 198

Le rapport humain au monde a quelque chose d’inauguralement lésé

« L’objet est toujours plus ou moins structuré comme l’image du corps du

sujet. Le reflet du sujet, son image spéculaire, se retrouve toujours quelque part

Jacques Lacan

Des images du corps humain, coïncidence entre imaginaire et réel

« L’imaginaire et le réel jouent au même niveau. (…) Il s’agit justement de cela –

d’une coïncidence entre certaines images et le réel. De quoi d’autre parlons-nous

quand nous évoquons une réalité orale, anale, génitale, c’est-à-dire un certain

rapport entre nos images et les images ? Ce n’est rien d’autre que les images du

corps humain, et l’hominisation du monde, sa perception en fonction d’images

liées à la structuration du corps. »

p. 161-162

Le corps, inducteur du désir

« Le sujet repère et reconnaît originellement le désir par l’intermédiaire, non

seulement de sa propre image, mais du corps de son semblable. (…) C’est pour

autant que c’est dans le corps de l’autre qu’il reconnaît son désir que l’échange

se fait. C’est pour autant que son désir est passé de l’autre côté qu’il s’assimile le

corps de l’autre et qu’il se reconnaît comme corps. »

p. 169

Corps, désir morcelé, corps, idéal de soi

« Le corps comme désir morcelé se cherchant, et le corps comme idéal de

soi, se reprojettent du côté du sujet comme corps morcelé, pendant qu’il voit

l’autre comme corps parfait. Pour le sujet, un corps morcelé est une image

essentiellement démembrable de son corps. »

p. 171

L’ego, surface du corps

« Quand Freud parle de l’ego, il (…) souligne que ça doit avoir le plus grand

rapport avec la surface du corps. Il ne s’agit pas de la surface sensible, sensorielle,

impressionnée, amis de cette surface en tant qu’elle est réfléchie dans une forme.

Il n’y a pas de forme qui n’ait de surface, une forme est définie par la surface

– par la différence dans l’identique, c’est-à-dire la surface. L’image de la forme

de l’autre est assumée par le sujet. C’est, située en son intérieur, cette surface

grâce à quoi s’introduit dans la psychologie humaine ce rapport à l’au-dehors de

l’au-dedans par où le sujet se sait, se connaît comme corps. (…) L’homme se sait

comme corps, alors qu’il n’y a après tout aucune raison qu’il se sache, puisqu’il

est dedans. »

p. 192-193

Le corps, valeur d’aliénation, engluement de la liberté

« C’est dans une sorte d’engluement corporel de la liberté que s’exprime la

nature du désir. Nous voulons devenir pour l’autre un objet qui ait pour lui la

même valeur de limite qu’a, par rapport à sa liberté, son propre corps. »

p. 242