

LE CORPS PARLANT
Xe Congrès de l’ AMP,
Rio de Janeiro 2016
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« Libido et intérêt du moi ont ici le même destin et sont de nouveaux
impossibles à différencier l’un de l’autre. »
p. 226
« Pour introduire le narcissisme » (1914). Payot, 2013
Le narcissisme : traiter son propre corps de la manière réservée d’habitude
au corps d’un objet sexuel
« Le terme de « narcissisme » est emprunté à la description clinique. Paul Näcke
l’a utilisé en 1899 pour désigner le comportement par lequel un individu traite
son propre corps d’une manière analogue à celle que l’on réserve d’habitude au
corps d’un objet sexuel : c’est-à-dire la manière dont on le contemple, le caresse,
le cajole en éprouvant un bien-être sexuel, jusqu’à parvenir, par ces méthodes,
à une satisfaction complète. Sous cette forme, le narcissisme a la signification
d’une perversion qui a capté toute la vie sexuelle de la personne. »
p. 37
L’érogénéité : une qualité de tous les organes
« Si nous appelons « érogénéité » l’activité consistant, pour un emplacement du
corps, à envoyer dans la vie psychique des stimulations sexuellement excitantes
et si nous songeons au fait que les considérations de la théorie sexuelle nous ont
depuis très longtemps habitués à l’idée que certains autres emplacements du
corps – les zones érogènes – pourraient se substituer aux organes génitaux et se
comporter de manière analogue, nous n’avons qu’un seul pas supplémentaire
à risquer ici. Nous pouvons nous décider à considérer l’érogénéité comme une
qualité de tous les organes, et nous pouvons alors parler de son augmentation
ou de sa diminution en une partie déterminée du corps. Chaque transformation
de ce type de l’érogénéité dans les organes pourrait avoir pour pendant une
transformation de l’investissement de libido dans le moi. »
p. 54
Nous postulons le narcissisme primaire de tout être humain
« Cela dit, nous n’avons pas conclu que les gens se dissocient en deux groupes
strictement séparés selon qu’ils ont le type de choix d’objet fondé sur l’étayage
ou le type narcissique, mais nous préférons postuler que les deux chemins vers
le choix d’objet sont ouverts à tout homme, chacun pouvant être privilégié.
Nous disons que l’humain a deux objets sexuels originels : lui-même et la femme
qui s’occupe de lui, et nous postulons ce faisant le narcissisme primaire de tout
être humain, sachant que ce trait peut éventuellement s’exprimer de manière
dominante dans son choix d’objet. »
p. 61
« Remémoration, répétition et perlaboration » (1914 [1914g]),
Œuvres complètes - vol. XII. Paris, PUF, 2005
Le névrosé répète le refoulé sans savoir qu’il le répète
« (…) l’analysé ne se remémore absolument rien de ce qui est oublié et refoulé,
mais (…) il l’agit. Il ne le reproduit pas sous forme de souvenir mais sous forme
d’acte, il le répète, naturellement sans savoir qu’il le répète. »
p. 190
« Pulsions et destins de pulsions » (1915 [1915c]),
Œuvres complètes
- vol. XIII. Paris, PUF, 2005
La pulsion agit comme une force constante
« La pulsion (…) n’agit jamais comme une force d’impact momentanée mais
toujours comme une force
constante. »
p. 167
La pulsion : une mesure de l’exigence de travail imposée au psychique par
suite de sa corrélation avec le corporel
« (…) la pulsion nous apparaît comme un concept-frontière entre le psychique
et le somatique, comme représentant psychique des stimuli issus de l’intérieur
du corps et parvenant à l’âme, comme une mesure de l’exigence de travail qui est
imposée au psychique par suite de sa corrélation avec le corporel. »
p. 169
« Par
poussée
d’une pulsion, on entend le facteur moteur de celle-ci, la somme
de force ou la mesure d’exigence de travail qu’elle représente. Le caractère
«poussant» est une propriété générale des pulsions, et même l’essence de celles-
ci.
»
«
L’objet
de la pulsion est ce en quoi ou par quoi la pulsion peut atteindre
son but. Il est ce qu’il y a de plus variable dans la pulsion, il ne lui est pas
originellement connecté, au contraire il ne lui est adjoint qu’en raison de son
aptitude à rendre possible la satisfaction. Il n’est pas nécessairement un objet
étranger, mais c’est tout aussi bien une partie du corps propre. (…) Lorsque la
liaison de la pulsion à l’objet est particulièrement intime, nous la distinguons
par le terme de fixation. Elle se réalise souvent dans les périodes du tout début
du développement de la pulsion et met fin à la mobilité de celle-ci en résistant
intensément à toute dissolution
. »
p. 170
La source de la pulsion : un processus somatique localisé dans un organe ou
une partie du corps
« Par
source
de la pulsion, on entend ce processus somatique qui est localisé dans
un organe ou une partie du corps et dont l’excitation est représentée dans la vie
psychique par la pulsion
. »
« Le
but
que chacune d’elles [les pulsions sexuelles] poursuit est l’obtention du
plaisir d’organe.
»
p. 173
Le retour à Freud