

LE CORPS PARLANT
Xe Congrès de l’ AMP,
Rio de Janeiro 2016
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« (…) la transformation de la pulsion, par renversement de l’activité en passivité
et retournement sur la personne propre, ne s’opère à vrai dire jamais sur le
montant total de la motion pulsionnelle. La direction pulsionnelle active, la plus
ancienne, subsiste, dans une certaine proportion, à côté de la plus jeune, passive,
même quand le procès de mutation de la pulsion a été très extensif. »
p. 177
« On peut alors se représenter, plus ou moins, que l’éruption pulsionnelle
première et la plus originelle, poursuit [perpétue] son cours sans changement et
ne subisse absolument aucun développement. »
p. 178
« Pulsions et destins des pulsions » (1915), Payot, 2012
Action des pulsions sur la substance vivante
« Nous pouvons donc conclure que ce sont elles, les pulsions, et non les
explications externes, qui constituent le véritable moteur des progrès qui
ont porté le système nerveux, capable de performances infinies, à son niveau
de développement actuel. Rien, bien entendu, n’interdit de supposer que
les pulsions elles-mêmes, du moins en partie, sont les précipités d’effets
d’excitations externes qui, au cours de la phylogenèse, ont agi sur la substance
vivante et l’ont transformée. »
p. 65
Objet de la pulsion : objet étranger ou partie de son propre corps
«
L’objet
de la pulsion est ce sur quoi ou par quoi la pulsion peut atteindre
son but. C’est l’élément le plus variable dans la pulsion, il ne lui est pas lié
de manière originelle, mais lui est seulement assigné en raison de sa capacité
spécifique à permettre la satisfaction. Il ne s’agit pas nécessairement d’un objet
étranger, cela peut aussi bien être une partie de son propre corps
. »
p. 68
But des pulsions sexuelles : d’abord plaisir de l’organe puis reproduction
« Voilà ce que l’on peut dire des caractéristiques générales des pulsions sexuelles :
elles sont nombreuses, issues de sources organiques multiples, s’activent dans un
premier temps indépendamment les unes des autres et ne sont que tardivement
rassemblées pour une synthèse plus ou moins achevée. Le but que chacune
d’elles s’efforce d’atteindre est le
plaisir de l’organe
; c’est seulement une fois la
synthèse accomplie qu’elles se mettent au service de la
fonction de reproduction
,
ce qui les fait alors généralement connaître en tant que pulsions sexuelles
. »
p. 75
« Le refoulement » (1915 [1915d]), Œuvres complètes - vol. XIII.
Paris, PUF, 2005
Le refoulement originaire
« Nous sommes (…) fondés à admettre un
refoulement originaire
, une première
phase du refoulement, qui consiste en ceci que le représentant psychique
(représentant-représentation) de la pulsion se voit refuser la prise en charge dans
le conscient. Avec lui se produit une
fixation
; le représentant correspondant
subsiste, à partir de là, de façon inaltérable et la pulsion demeure liée à lui
. »
p. 193
« L’inconscient » (1915 [1915e]), Œuvres complètes - vol. XIII. Paris,
PUF, 2005
« Une pulsion ne peut jamais devenir objet de la conscience, seule le peut la
représentation qui la représente. (…) Nous ne pouvons rien entendre [d’une
motion pulsionnelle refoulée] qu’une motion pulsionnelle dont le représentant-
représentation est inconscient. »
p. 218
« Leçons d’introduction à la psychanalyse (Troisième partie. —
Doctrine générale des névroses) » (1916-1917), Œuvres complètes -
vol. XIV. Paris, PUF, 2000
« (…) la sexualité perverse n’est rien d’autre que la sexualité infantile agrandie,
décomposée en ses motions isolées. »
p. 321
« (…) nous observons que le nourrisson veut répéter l’action de la prise de
nourriture sans réclamer de nouvelle nourriture ; il ne se trouve donc pas alors
sous l’impulsion de la faim. Nous disons qu’il suçote ou suçaille ; et qu’en le
faisant il s’endorme de nouveau avec une expression bienheureuse, cela nous
montre que l’action du
suçotement
lui a apporté en elle-même et pour elle-même
une satisfaction
. »
p. 323
« L’inquiétant » (1919 [1919e]),
Œuvres complètes - vol. XV. Paris,
PUF, 2002
Le caractère démoniaque de la vie psychique
« Dans l’inconscient psychique se fait reconnaître la domination d’une
compulsion
de répétition émanant des motions pulsionnelles, qui dépend
vraisemblablement de la nature la plus intime des pulsions elle-même, qui est
assez forte pour se placer au-dessus du principe de plaisir, qui confère à certains
côtés de la vie psychique un caractère démoniaque (…). »
p. 172
Le retour à Freud